BIO
C'est à la fois dans les rues de Paris, de São Paulo ou celles de Saint-Louis du Sénégal que vous pourrez trouver les influences de l'auteure-compositrice-interprète Anaïs Sylla. Née en France, petite-fille d’un grand-père sénégalais, l’itinérance lui colle à la peau musicalement et témoigne de sa trajectoire plurielle.
Anaïs est à la fois: héritière des disques qu'écoutaient sa grand-mère et sa mère (Sade, Oumou Sangaré, Ali Farka Touré, Rachid Taha...) et, portée par ses études d'Histoire (où elle s'intéresse au métissage et à la question de l'émancipation graduelle de l'esclavage) qui l'amènent en terre Brésil en 2015. Elle s’y installe définitivement et, au fur et à mesure, c'est la perception de l'Atlantique noir qui prend le dessus et imprègne la pensée et l'inspiration de la chanteuse. Un Atlantique noir qui, selon elle, a pour point d'ancrage Saint-Domingue, l'actuelle Haïti, territoire francophone en interstice mais surtout point départ des premières révolutions noires et des musiques de la diaspora noire créole.
Une musicalité plongeant dans un « tout-monde » plus que jamais aux prismes de la diaspora africaine dans les Amériques. En témoigne Orgueilleuse, dont la rythmique pourrait autant faire écho aux percussions du Nordeste brésilien qu'à celles du désert touareg transsaharien. Tout comme le clin d’œil à la francophonie lorsque Anaïs Sylla choisit de s’exprimer uniquement en français.
En septembre 2018 l’artiste sort son premier EP Anaïs Sylla (label: Ori Music) composé de quatre morceaux produits par le musicien et compositeur brésilien Tó Brandileone. Chaque mélodie est soigneusement pensée comme une identité unique.
Dans ce premier EP, qui est à écouter comme une présentation de sa texture musicale, le fond importe autant que la forme. Il suffit d'éplucher La Source pour s'en rendre compte. Quand les percussions (tama et les atabaques) vont crescendo, la voix reste l'instrument principal, telle une procession, une invitation spirituelle.
Ni world, ni pop, mais définitivement hybride, il est même difficile de lui attribuer un style en particulier. Parlons donc plutôt de musique itinérante, comme un écho à ses trajectoires plurielles...